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Des visiteurs prennent l'apéro en donnant leurs retours à l'écrit.

Faut-il avoir un retour client pour savoir si notre visite est de qualité ?

Lorsque nous menons des formations sur nos visites théâtralisées et contées, nos stagiaires se projettent. Certaines ont déjà testé des choses, seules et sans formation ni accompagnement, d’autres jamais. Ce qui est sûr c’est qu’elles sont là pour mettre en place une visite théâtralisée ou contée plus tard mais ne se sentant pas sûres d’elles, elles se demandent comment savoir si ça marche. Souvent la première idée c’est de récolter les retours clients. Faut-il le faire ?

Faut-il demander au public si ça lui a plu ?

Il est inutile de poser la question de manière vague “Ça vous a plu ?” ou “Qu’en avez-vous pensé ?” Vous risquez d’avoir des avis totalement à côté de la plaque. Les clients n’y connaissent pas grand chose en visite guidée. Par exemple, il n’y a pas un test de visite où on ne nous dit pas qu’on devrait porter des costumes alors qu’on est convaincus que non (cf. De l’utilité du costume dans les visites théâtralisées). Par ailleurs, ils n’auront aucun sens de vos réalités. Chez Cybèle, on nous dit régulièrement que ce serait mieux si on était plusieurs guides et on est bien d’accord, on adorerait. Mais on connait la réalité économique que ça engendrerait et nous savons que le public n’est pas prêt à payer une place à 40€, alors que c’est le seul moyen de rémunérer correctement une deuxième guide.

Mais sur certains point c’est toujours intéressant d’avoir un avis public. Chez Cybèle, ce qu’on prône, c’est de faire des test public avant chaque sortie de visite. Et on le fait TOUJOURS.

On vous explique ici, la différence et les subtilités entre “demander son avis aux clients” et tester une visite avec méthode.

Tester devant un public pour se faire ses propres appréciations.

Réunir un public de testeurs (qui n’a pas payé et qui est là en connaissance de cause), ça permet de voir et de ressentir plein de choses. Rien qu’en disant une première fois le texte devant un public, on observe de nombreux aspects de réussite ou non de la visite. On sent les lenteurs, les moments confus, les passages rythmés, ceux qui font réagir… Tous ces constats se font sans même que le public ne s’exprime mais ils sont primordiaux. En éprouvant la visite face à un public et en observant les réactions, on peut déjà sentir énormément de choses et améliorer le texte. Et plus on a d’expérience, plus on affine son ressenti et ses jugements.

Tester devant un public pour récolter des retours ?

Comment récolter les avis

Connaître l’avis du public c’est intéressant mais attention à bien cibler les questions que vous posez. Si vous demandez “qu’en avez-vous pensé ?” ça rique de partir dans tous les sens. Quand on fait une visite test, on respecte plusieurs principes :

Déjà, on choisit des moments exclusivement pour ça. Toutes les personnes présentes dans le groupe doivent obligatoirement rester pour faire des retours écrits (on a un bon argument : on paye l’apéro !). Lors des tests on demande à tout le monde de se mettre dans une posture critique. On les invite à prendre en note tout ce qui se passe dans leur tête vis à vis de la visite.

On pose des questions générales mais précises pour organiser un peu les retours :

  • Qu’est-ce qui ne vous a pas plu et pourquoi ?
  • Qu’est-ce qui vous a plu et pourquoi ?
  • Qu’est-ce qui vous a manqué et pourquoi ?
  • Qu’est-ce qui était en trop et pourquoi ?
  • Quelle était votre scène préférée ?
  • Quelle était la scène que vous avez le moins aimé ?
  • Et un champ d’expression libre bien sûr !
  • Quand on a un doute sur un élément très précis, on ajoute une question précise (le titre de la visite, une scène complexe, ou autre).

Faut-il prendre en compte ces retours ?

On lit toujours tous les retours, mais on ne prend en compte que ce qui résonne pour nous ou ceux qui reviennent plusieurs fois. Et ça ne représente souvent qu’une toute petite partie des retours. Pourquoi ? Parce que le public n’a pas conscience des réalités et contraintes du métier, comme dit plus haut. Mais aussi parce qu’il faut faire attention à ne pas se perdre dans les retours public et de garder son axe. Parfois la proposition ne plaît pas à une personne, ce n’est pas pour autant qu’il faut prendre en compte les remarques de la personne qui n’a pas aimé.

A quel moment récolter les retours du public ?

Vous l’aurez compris, tester une visite, c’est bien plus que savoir si notre visite a plu. Ça s’organise et ça ne se fait pas à n’importe quel moment de la création. Et avoir un retour client c’est bien, mais il faut toujours le prendre avec des pincettes !

En tout cas, tout ce travail de test doit se faire avant le lancement de la visite. Une fois que la visite est commercialisée, si on se met dans la dynamique “je suis pas sûre que ça marche alors je vais demander au public”, on prend le risque que le public le sente. Ça met en fragilité et donc en danger. Alors qu’une visite testée et améliorée jusqu’à ce que ça marche, ça nous met en position de force ! 

Musicienne, comédienne et guide-conférencière, Lucille est une lyonnaise d’adoption : née en Normandie, elle voue encore un culte au beurre demi-sel. Aimant le théâtre et la musique, elle fut tour à tour spectatrice, régisseuse et prof.

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